22.4.08

Etude de cas libertarienne numéro 2

"Etude de cas" (un bien grand mot) inspirée par l'article de Rioufol qui normalement devrait hérisser tous les libéraux cohérents (je sais, il n'y en a pas tant que ça) : le défi des salariés clandestins.

La question des sans-papiers (et plus généralement de l'immigration) est révélatrice de toutes les distorsions que la pensée étatique fait subir à la simple logique. Si vous admettez un tant soit peu les arguments étatistes et entrez dans leur logique perverse, vous perdez toute rationalité et vous vous mettez dans le camp des esclavagistes, une intervention en appelant une autre sans qu'on trouve de terme à l'interventionnisme. Et un jour vous finirez par penser que payer ses impôts ou ses contraventions est normal, et que le président de la République n'est pas seulement le chef des fonctionnaires, mais qu'il est votre représentant légitime (représentant en quoi, je ne sais pas, mais vu son bagout il doit être fort pour vendre des brosses).

Le seul point de vue libéral admissible est celui de la liberté de circulation pleine et entière. N'importe qui, indigène ou étranger, peut circuler où et comme il veut, dans le respect de la propriété d'autrui, évidemment.

Une frontière n'est pas une barrière dressée contre les méchants étrangers (qui de toutes façons ont mille façons de la contourner), elle est surtout une barrière dressée contre l'intérieur, posant des limites géographiques à l'intervention toujours plus envahissante de l'État.

Pourquoi alors tant de problèmes avec les sans-papiers ou les immigrés ?

Parce que notre Etat n'est pas un état neutre, uniquement chargé de faire respecter le droit naturel (liberté et propriété), seule chose qu'on est en droit d'attendre de l'organisation qui détient le droit du plus fort (définition classique de l'État).

L'Etat est aussi un mécanisme pervers de redistribution (tel que la SS) : l'Etat-providence. Dès lors qu'on offre des privilèges ou des subsides à certaines personnes, on attire tous ceux qui potentiellement en seront des bénéficiaires nets. Mais l'Etat providence, c'est une question de survie pour lui, ne peut tolérer que les étrangers du monde entier viennent librement participer au pillage des actifs, car (même en France) il y a des limites à la gabegie et à la folie nihiliste (encore que..., il paraît que la France va augmenter l’aide au continent noir, au grand bénéfice de certains dictateurs qui seront contents de se faire entretenir par le contribuable français).

Les travailleurs clandestins qui viennent pour travailler et non pour se faire assister posent un autre problème à l'État : non déclarés, ils échappent aux charges sociales et aux impôts ; dans tous les cas, déclarés ou non déclarés, ils "prennent l'emploi des Français" (soi-disant). Le plongeur africain, si on écoute certains, c'est encore pire que le plombier polonais (on dit qu'il y a 100000 clandestins qui travaillent dans le secteur de l'hôtellerie). Les hommes de l'État, comme toujours, sauront tourner la situation à leur avantage, en incriminant le méchant patron qui profite d'une main-d'œuvre bon marché plutôt que le pauvre clandestin exploité (qui pourtant est venu de son plein gré, fuyant en général un pays où les conditions de vie sont bien pires). En réalité, ils n'ont rien à fiche de la situation du clandestin, ce qui les tracasse c'est bien le butin qui leur échappe et l'"injustice" qu'il y aurait à voler une majorité de la population quand une minorité peut y échapper.

Notons au passage les vieux arguments nationalistes auxquels Rioufol n'échappe pas :
Comment l’opinion peut-elle comprendre que des emplois, généralement peu qualifiés, soient donnés à des clandestins alors qu’il existe près de trois millions de chômeurs et que les jeunes s’angoissent pour leur avenir ?
Il ne se pose pas la question de savoir quelle est cette "magie" qui fait que des emplois vont à des clandestins plutôt qu'à des chômeurs autochtones. Il y a des cours de praxéologie qui se perdent...

Dans une société réellement libérale, le terme d'"immigration clandestine" n'aurait plus aucun sens, les étrangers se trouvant à égalité avec les autochtones. Ce n'est donc pas l'immigration clandestine qu'il faut combattre, c'est l'Etat providence et la fiscalité, qui appauvrissent tout le monde, attirent les profiteurs et font fuir les plus capables.

Dans une société réellement libérale, répétons-le, il n'y aura pas d'État-providence : l'étranger qui viendra s'installer aura forcément un travail ou une source de revenus. Il n'y aura pas d'assistanat ni de sécurité sociale vampirisante, mais des assurances privées ou des mutuelles auxquelles on souscrira librement pour prévenir les risques sociaux (santé, chômage, retraite). Ceux qui voudront accueillir la "misère du monde" le pourront toujours, mais à leurs frais, pas à ceux de leurs compatriotes contribuables. Il n'y aura pas non plus de clandestins qui réclameront à être régularisés, puisqu'ils auront autant de droit d'être là que les autres, dès qu'ils respectent la liberté et la propriété d'autrui.

Les concepts de "travail au noir" ou de "personne en situation irrégulière" sont des inventions étatiques qui relèvent du terrorisme intellectuel. Elles ne servent qu'à ostraciser ceux qui ont la prétention d'échapper à l'esclavage abrutissant qu'impose le monstre froid à la population qui a le malheur d'être sous sa coupe.

10 commentaires:

BLOmiG a dit...

Super billet. Bravo. Je suis un peu vert, parce que j'étais en train d'en rédiger un pour dire un peu la même chose...

bon je vais le sortir quand même.

Je te rejoins complètememt sur le fait que c'est bien notre système de redistribution qui pose problème en l'occurence : si nous faisions respecter sans faille les droits de propriétés, alors l'immigration ne serait plus un problème. Liberté, propriété, responsabilité. on n'y coupe décidement pas...!

René a dit...

Je trouve un peu dommage que vous ayez illustré cet execellent article avec "superdupont", ce qui pourrait sous-entendre que ceux qui n'acceptent pas par principe la présence des "clandestins" sont des nationalistes, voire des fascistes. Et je pense très sincèrement que ce n'est pas le cas.

D'un point de vue purement philosophique, je ne peux qu'être d'accord avec vous, et sans restriction.

D'un point de vue plus pragmatique, force est de reconnaître que, pour que "ça marche", il faudrait que les frontières soient devenues parfaitement inutiles, c'est à dire que les idées libérales, que je défends bec et ongle comme vous, soient reconnues et appliquées pas seulement en France mais aussi dans les autres pays. Dans le cas contraire, la liberté de circulation pleine et entière dont vous parlez ne s'opère plus que dans un seul sens, et nous recevons de facto un flux migratoire que nous aurons bien du mal à absorber économiquement. Compte tenu de l'existence de l'état providence que vous fustigez autant que moi, mais qui est une réalité, nous sommes, vu de l'extérieur, une espèce d'Eldorado où il est possible de vivre "aux crochets" des autres citoyens.

A cette seule restriction, encore bravo.

EiriaTem a dit...

rené> entierement d'accord avec vous, quand le réel s'impose à l'idéologie... n'est ce pas ce qui arrivent cruellement à nos hommes politiques?

Vincent Jappi a dit...

Si l'état ne tient pas à l'écart les étrangers que le souverain juge indésirables, il n'y a plus de démocratie, et plus d'état.

L'anarcho-capitalisme fait disparaître le "problème" de l'"immigration" mais il faut être bien sûr qu'on peut se passer ainsi de l'état ultraminimal qui assure la défense. On en sera sûr quand un spécialiste de l'histoire militaire nous aura montré comment.
En attendant, aussi longtemps qu'on n'est pas strictement l'anarcho-capitaliste, la distinction "national/étranger" s'impose automatiquement, et on ne peut pas raisonner comme si elle n'existait pas.
Et aussi longtemps qu'on n'a pas l'anarcho-capitalisme, la distinction "national/étranger" existe, elle implique des Droits différents et méconnaître cette différence c'est se moquer de l'état de Droit.

De toutes façons c'est pour tout le monde que, dans les institutions que nous impose l'esclavagisme socialiste, les immigrés clandestins sont des criminels en puissance, dont la "régularisation" ferait pour la plupart des criminels en acte.

En effet, dans le semi-esclavage social-démocrate tout "immigré" clandestin ne s'installe seulement contre la volonté des co-propriétaires supposés du pays : son intention, à terme, est de vivre par la force sur leur dos ; une fois "régularisé", tout Africain deviendra un oppresseur esclavagiste de plus, vivant d'argent volé aux producteurs indigènes, dans des logements volés aux producteurs indigènes, allant dans des écoles volées aux producteurs indigènes et dans des hôpitaux volés aux producteurs indigènes.

Ce n'est pas par hasard si le mouvement pour les "sans-papiers" est mené par des communistes et autres nazis anti-blancs.

Laure Allibert a dit...

Superdupont n'est pas un fasciste, en fait j'aime bien ce personnage, c'est pour ça que je l'ai mis...

Essayons de répondre à V. Jappi, qui me fait penser à F. Guillaumat (mais peut-être est-ce bien Maître Guillaumat himself ?? Quel honneur pour moi).

>Si l'état ne tient pas à l'écart les étrangers
>que le souverain juge indésirables,
>il n'y a plus de démocratie, et plus d'état.

Vous savez bien que la démocratie représentative est une imposture, et que le souverain n'est pas le peuple, mais celui qui se trouve à un moment donné et un lieu donné décider à sa place (un politicien quelconque ou le plus souvent un fonctionnaire quelconque). Et même si par hasard la démocratie avait un rôle à jouer dans cette histoire (ce que je conteste) je ne vois pas pourquoi un Niçois (par exemple) aurait son mot à dire quand un immigré s'installe à Lille ou à Quimper.


>En effet, dans le semi-esclavage social-démocrate tout "immigré" clandestin
>ne s'installe seulement contre la volonté des co-propriétaires supposés du pays :
>son intention, à terme, est de vivre par la force sur leur dos ; une fois "régularisé",
>tout Africain deviendra un oppresseur esclavagiste de plus, vivant d'argent
>volé aux producteurs indigènes, dans des logements volés aux producteurs indigènes,
>allant dans des écoles volées aux producteurs indigènes et dans des hôpitaux
>volés aux producteurs indigènes.

Comment peut-on savoir qu'un immigré s'installe "contre la volonté des co-propriétaires supposés du pays" ? C'est impossible à savoir ! S'il respecte la propriété d'autrui (donc paye son logement et le reste), que peut-on lui objecter ? Rien. Et il est a priori impossible de dire si un immigré sera un contributeur net ou un bénéficiaire net de l'argent volé au contribuable, au même titre que tout autre indigène. Présumer de l'intention ne peut jamais être un argument pour exercer une coercition à l'encontre de quelqu'un qui ne vous agresse pas. Donc je ne vois pas d'argument de droit naturel qui puisse interdire l'immigration.

Les arguments contre l'immigration sont soit nationalistes, soit utilitaristes (le même butin à partager entre davantage de têtes, donc davantage d'appauvrissement général), soit pseudo-démocratiques c'est à dire collectivistes (la "volonté générale" qui prétendument s'opposerait à l'immigration).

L'immigration n'est nocive que tant qu'il y a un Etat-providence. C'est pour ça que je dis que la priorité est la résorption de l'Etat-providence, pas de l'immigration, qu'elle en soit un effet secondaire, ou en soit totalement décorrélée.

J'ai l'impression que l'argument de V. Jappi consiste à tirer parti de l'esclavagisme actuel pour justifier un surcroît d'esclavagisme, avec de plus un point de vue conséquentialiste, qui justement me semble infondé : il n'est pas prouvé que l'introduction d'un immigré dégrade la situation des non immigrés ; et ci c'était vrai, c'est bien l'Etat-providence qui en serait la cause et qu'il faut combattre au premier chef.

mordicus a dit...

Que pensez-vous du modèle suisse?

Pour se faire naturaliser "Suisse", il faut avoir résidé en Suisse au moins douze ans, dont trois au cours des cinq années qui précèdent la demande. Le temps passé en Suisse entre l’âge de dix et vingt ans compte double. Il faut donc que l’enfant ait vécu au minimum six ans en Suisse pour avoir le droit de demander la nationalité suisse.

Première étape : l’autorisation fédérale

La demande doit être formulée à la police des étrangers de la commune de domicile. La demande sera ensuite transmise à l’Office fédéral de la police qui donnera une autorisation de principe si les conditions suivantes sont remplies:

* Être intégré à la communauté suisse.
* Être accoutumé au mode de vie et aux usages suisses.
* Se conformer à l'ordre juridique suisse.
* Ne pas compromettre la sûreté intérieure ou extérieure de la Suisse.

La Suisse étant un pays fédéral, il faut ensuite demander l’autorisation au canton et à la commune.

Deuxième étape : décisions cantonale et communale

Le canton et la commune de domicile peuvent ajouter des conditions supplémentaires et fixer le prix de l’acquisition de la nationalité avant de l’approuver. Les conditions varient fortement d’une région à l’autre. Certaines communes affichent des conditions très restrictives. Certaines vont même jusqu’à faire voter la population locale sur l’octroi de la nationalité. Le coût varie également suivant la commune et le canton.

M'est avis que ce n'est pas très libertarien ; mais qu'est-ce qu'ils doivent être peinards!

Laure Allibert a dit...

Les lois sur l'immigration sont toujours un pis-aller qui est très loin de l'idéal libertarien (idéal peut-être utopique, je l'admets). Dans le cas suisse, il me semblerait logique que la décision se prenne seulement au niveau de la commune, au plus près des personnes concernées.

Vincent Jappi a dit...

Encore une fois, ce n'est pas du socialisme pseudo-démocratique que, logiquement, naît le "problème de l'immigration" : il naît, par nature de l'existence de l'état ; condamner la police de l'immigration est donc nécessairement absurde :

-- parce qu'on l'a, par implication, automatiquement acceptée si on n'a pas condamné l'état dans son existence même,
-- parce que dans l'anarcho-capitalisme le mot "immigration" n'a pas de sens,
-- et parce que le communisme, sous toutes ses variantes, est un absurdisme.

Dès lorsqu'il existe une organisation de défense commune à plusieurs propriétaires, il apparaîtra forcément des différences d'opinion entre ces propriétaires, sur ce qu'est un "étranger indésirable" et sur les moyens de le tenir à l'écart. Ces différences d'opinion, on sait bien qu'elles vont exister dès lors qu'on organise une défense en commun, et il est injustifié de laisser entendre qu'elles disqualifieraient le concept, ou sa mise en oeuvre ; ce sont les règles internes de l'organisation qui justifieront ses choix, qu'on les ait voulues "démocratiques" ou non. Quand il envisageait diverses organisations volontaires de la défense commune sans référence à la règle majoritaire, Hans-Hermann Hoppe n'envisageait nullement qu'aucune laisse entrer n'importe qui à n'importe quelle condition --ce serait nier leur raison d'être même :

"à la différence d'un envoi de produits, un mouvement de population n'est pas en soi un événement qui bénéficie aux deux parties, parce qu'il n'est pas toujours --nécessairement et invariablement-- le résultat d'un accord entre un destinataire spécifique et un expéditeur particulier. Il peut très bien y avoir des envois (immigrants) qui n'ont pas dans le pays de destinataires qui soient d'accord pour les accueillir. Dans ce cas-là, les immigrants sont des envahisseurs étrangers, et l'immigration constitue un acte d'invasion. Il est certain que le rôle protecteur de base de l'état comprend la lutte contre les invasions étrangères et l'expulsion des envahisseurs étrangers. Et il est tout aussi certain que pour ce faire, et pour contraindre les candidats à l'immigration à se plier aux mêmes exigences que les produits importés (que des résidents du pays les aient invités à le faire), les hommes de l'état ne peuvent pas autoriser l'immigration inconditionnelle..."
http://herve.dequengo.free.fr/Hoppe/Hoppe1.htm

Il s'ensuit logiquement qu'il est faux que le libéralisme implique par principe la "liberté d'immigrer" -- et l'anarcho-capitalisme même pas non plus d'ailleurs, puisque dans l'anarcho-capitalisme il n'y a pas d'"immigrés" mais uniquement des "invités".
Seuls les communistes peuvent prôner la "liberté d'immigrer", parce qu'elle implique une négation du Droit de propriété sur le sol, qu'il soit individuel ou exercé en commun : l'immigrationnisme inconditionnel est un slogan communiste, ce n'est pas une norme libérale.

C'est aussi un sophisme que de disqualifier la police de l'immigration parce que le gouvernement qu'on se trouve avoir est illégitime : encore une fois, on ne peut le faire que si c'est l'état qu'on déclare illégitime, et dans son principe.
Un gouvernement illégitime peut prendre des décisions qui sont bonnes en soi : je peux donc approuver qu'un gouvernement expulse légalement des "étrangers" que je ne veux pas avoir pour voisins, et même qu'il les tue en essayant de les chasser, même si par ailleurs ce gouvernement est usurpateur et criminel.

En outre la légalité est elle-même une norme politique en soi, en ce qu'on ne peut pas justement punir quelqu'un pour un acte qui était légal au moment de l'accomplir. C'est d'ailleurs parce qu'on reconnaît cette valeur intrinsèque de la légalité --ne serait-ce que pour les raisons données par Hayek, comme moyen de prévoir l'action d'autrui-- qu'on promulgue des Constitutions, institue des Déclarations des Droits, organise un "droit international humanitaire" : pour que des crininels étatiques ne puissent plus échapper à la punition de leurs crimes au motif que ces crimes étaient alors "légaux".

C'est un autre sophisme que de refuser de tirer les conséquences du fait que des esclavagistes sont des esclavagistes, sous prétexte qu'on ne saurait pas s'ils l'ont vraiment voulu, ou qu'ils n'en seraient pas dans une société libre.
Aussi longtemps que la police nous impose le socialisme, les gens qui vivent par la force sur mon dos sont mes exploiteurs et mes ennemis, et tout ce qui peut les empêcher de me nuire, et leur faire rendre gorge, va dans le sens de la justice : si les hommes de cet état socialiste prennent des décisions qui atténuent cette exploitation esclavagiste, à cet égard de telles décisions sont justes par définition, toutes choses égales par ailleurs.

Rothbard avait commencé par dire qu'il fallait laisser n'importe qui entrer sur la "propriété publique", à n'importe quelles conditions, pour que tout le monde s'aperçoive de son anomie foncière ; mais il a changé d'avis, d'abord parce que tout le monde ne comprend pas ce qui arrive, de sorte que les désordres et les scandales qu'on y observe ne conduisent que rarement à la mettre en cause dans son principe, et surtout parce que c'est implicitement approuver le principe communiste de la "propriété publique" que de permettre à tout le monde d'en disposer n'importe comment. Ladite "propriété publique" n'est pas "res nullius", elle appartient aux gens normaux à qui les hommes de l'état l'ont prise, et si on la condamne ce qu'il faut exiger c'est qu'on la gère autant que possible comme si on ne la leur avait pas volée, c'est-à-dire à leur service exclusif.

Alors évidemment, c'est par définition que l'existence même de cette "propriété publique" interdit à ses victimes de faire prévaloir leurs préférences en la matière ; mais c'est justement pour cela qu'il est absurde d'affirmer par principe que n'importe qui aurait le Droit de s'y installer sous prétexte que ceux qui s'opposent à cette invasion ne peuvent pas, et par hypothèse ne pourraient pas faire connaître leur opposition.

Si on applique ce raisonnement à la réalité historique, c'est par définition qu'une politique d'immigration qui implique en droit ou en fait une usurpation esclavagiste massive de la propriété des producteurs indigènes est criminelle, et donc condamnable par la justice naturelle.
L'immigrationnisme inconditionnel est une absurdité communiste, c'est le contraire même de la norme libérale.
Ce n'est vraiment pas sans raison que le mouvement des "sans-papiers" est mené par des communistes et autres nazis anti-blancs.

Laure Allibert a dit...

Je n'ai jamais dit qu'il existait une "liberté d'immigrer" inconditionnelle, ni que n'importe qui pouvait s'installer sur la propriété "publique". Sur ces points, je suis d'accord avec vous.

En revanche il y a une liberté d'inviter qui on le souhaite dès lors qu'on n'attente pas à la liberté et à la propriété d'autrui.

Donc si je suis un patron qui embauche un étranger en situation irrégulière, et pour corser la chose, au noir, je suis dans mon droit (du point de vue droit naturel). Certes, l'étranger, même s'il n'est pas un bénéficiaire direct de l'argent volé au contribuable, sera un passager clandestin dès qu'il utilisera la propriété publique (par exemple au seul fait de marcher dans la rue), mais ce n'est pas de sa faute s'il existe une gratuité instaurée par l'Etat (il serait prêt à payer un péage pour marcher dans la rue si on le lui demandait). Il ne peut être considéré comme un "envahisseur étranger". On ne peut dire en aucune façon qu'il occupe illégitimement la propriété publique.

Un gouvernement illégitime peut de temps à autres agir légitimement, mais uniquement quand il protège la propriété ou la liberté d'autrui. La "légalité" ne peut pour moi être acceptée en bloc (ce serait la négation du libéralisme), mais chaque action étatique doit être examinée au cas par cas pour juger de sa légitimité. Je n'admets pas le légalisme démocratique comme un second choix faute de légitimité libertarienne.

Si un gouvernement décidait brusquement et "démocratiquement" de considérer les Juifs comme des "envahisseurs étrangers", et même si un référendum l'approuvait, serait-il dans son droit s'il expulsait les Juifs (en les dédommageant, dans le respect de leur propriété) ?

Le Champ Libre a dit...

Tout à fait d'accord donc.

Je n'avais pas lu cet article avant de poster mon commentaire dans l'article suivant.

Oui à l'immigration libre, oui à la régularisation de tous les clandestins... pourvu que l'Etat se contente désormais de maintenir l'ordre, de faire respecter les droits de chacun (et de s'occuper de la gestion de ce qui ne peut être fait autrement, routes, réseaux d'égouts, etc... Voir ici :
http://lechamplibre.blogs.com/lechamplibre/2008/04/un-argument-de.html )